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Summer group show
3 - 26 juillet 2025 / July 3-26
Vernissage : Jeudi 3 juillet - Opening July 3
Avec / with :
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L’exposition Désordres réunit cinq peintres contemporains venus de trois horizons géographiques, pour qui la peinture figurative, plus qu’un reflêt du monde, est un outil de distorsion de la réalité. Rassurante au premier abord - on reconnaît les formes, les scènes, les paysages - la peinture, grinçante, ironique ou inquiétante se mue rapidement en un terrain glissant fait d’ambiguïté et d’incertitudes.
La peinture prodige et généreuse de Louis Barbe, si elle est attachée à une réalité crue - parfois poussée jusqu’à la caricature, s’autorise une liberté absolue dans les rapports d’échelles ou le choix des sujets, guidée par la matière elle même. La folie douce de son univers foisonnant nous bouscule et se délecte de ce qui dérange…
Sasha Brodsky, lui, compose des scènes en suspends, aux cadrages presque cinématographiques. Dans la tension qu’il met entre l’utilisation du pastel et de la peinture, comme dans l’approche graphique de la surface, quelque chose est en train de se jouer qui contrarie l’ordre établi et brouille nos repères spatiaux-temporaires…
Le travail de Félix Deschamps Mak s’enracine dans le théâtre, le jeu et l’artifice. Lumières artificielles, absence de décor, personnages masqués ou ouvertement en représentation, frontalité troublante. La scène devient miroir : sommes-nous spectateurs ou acteurs de cette mascarade ?
La série de chevaux de Harout n’a rien de la peinture équestre classique. Entamée il y a une vingtaine d’années et régulièrement alimentée depuis lors, elle fait jaillir avec une force inouïe les pulsions absurdes et brutales d’une humanité en crise, notamment en Arménie où vit l’artiste.
Enfin, l’iranien Mehdi Sharafi puise dans les foules, les cérémonies et les événements collectifs la matière de ses visions troublées. Le moi et l’autre se distordent, s’enchevêtrent et se fondent dans une mêlée déroutante, où l’identité – individuelle ou collective – se brouille, s’étire, se recompose sans fin.
Dans un monde saturé d’images lisses, l’exposition Désordres revendique l’incertitude du regard. La peinture y devient lieu de friction et d’éclat, une faille dans l’évidence, une dérive volontaire. Une invitation à perdre pied - pour mieux voir.
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The exhibition Desorders brings together five contemporary painters from three different
geographical backgrounds, for whom figurative painting is more than a reflection of the
world—it is a tool for distorting reality. Reassuring at first glance—with recognizable forms,scenes, and landscapes — painting, whether biting, ironic, or unsettling, quickly shifts into a slippery terrain of ambiguity and uncertainty.
Louis Barbe’s generous and prodigious painting, while rooted in raw reality—sometimes
pushed to the point of caricature — allows itself complete freedom in scales and subjects, guided by the material itself. The gentle madness of his teeming universe unsettles us and revels in what disturbs...
Sasha Brodsky creates suspended scenes with almost cinematic framing. In the tension
between pastel and paint, as in his graphic approach to surface, something unfolds that
disrupts the established order and blurs our spatial and temporal bearings...
Félix Deschamps Mak’s work is rooted in theater, play, and artifice: artificial lighting,
absence of setting, masked or overtly performative characters posing with unsettling
frontality. The scene becomes a mirror: are we spectators or actors in this masquerade ?
Harout’s series of horses bears no resemblance to classical equestrian painting. Begun
around twenty years ago and regularly continued since, it unleashes— with astonishing
force—the absurd and brutal impulses of a humanity in crisis, particularly in Armenia,
where the artist lives.
Finally, Iranian artist Mehdi Sharafi draws from crowds, ceremonies, and collective events to shape his troubled visions. The self and the other distort, intertwine, and merge into a disconcerting mêlée, where identity—individual or collective—becomes blurred, stretched, and endlessly reconfigured.
In a world saturated with polished images, Disorders embraces the uncertainty of
perception. Painting here becomes a place of friction and brilliance, a crack in what is
obvious, a deliberate drift. An invitation to lose ground—in order to see more clearly.