Alice Vasseur - Gravité

31 août - 21 septembre 2024

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(English below)

Nous sommes très heureux d’accueillir la première exposition personnelle d’Alice Vasseur (née en 1989) à la galerie, après avoir présenté ses travaux dans plusieurs exposition collectives.

“L’énigme tient en ceci que mon corps est à la fois voyant et visible”

Maurice Merleau-Ponty

“L’Œil et l’Esprit” (1960), chapitre II

C’est en 2018 qu’Alice Vasseur découvre le monotype. On peut même dire qu’elle « entre en monotype », tant elle est happée par cette technique de peinture sur papier, forme d’estampe à tirage unique, et tout particulièrement par la dimension physique qui l’accompagne. De l’application des encres à l’huile sur la plaque au passage par la presse - qu’il faut activer à la force du poignet, en passant par l’utilisation des mains à même la matière, la production de chaque oeuvre implique le corps tout entier.

C’est donc tout naturellement quelle décide de prolonger le geste au coeur de l’oeuvre elle même: le corpus d’oeuvres présentées à la galerie est le fruit d’une une réflexion profonde sur la gravité, nourrie notamment par des projets liant ses oeuvres à la danse contemporaine; l’artiste collabore, entre autres, avec le danseur et chorégraphe Thibault Eferman, avec lequel elle termine en juillet 2024 une résidence soutenue par L’académie des Beaux-Arts et La cité des Arts à Paris. 

Sur des fonds unis, des masses semblent s’extraire dans un élan ascendant, où l’on devine parfois la force, d’autres fois la grâce, toujours le mouvement. Des silhouettes à peine identifiables éprouvent des situations d’apesanteur dans une atmosphère sourde, rappelant notre condition originelle et éternelle. Echappant à la gravité, un visage dont on ne voit pas le corps flotte, tout comme cette mystérieuse sphère incandescente lovée dans une paume ouverte. Une autre main induit un mouvement descendant cette fois; protectrice ou contraignante, elle accompagne un retour au sol tout aussi gracieux. A contre courant de la quête icarienne qui oppose le terrestre au spirituel, Alice Vasseur joue la réconciliation dans la densité formidablement malléable des corps transcendés par l’art.

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We are delighted to welcome Alice Vasseur's (b. 1989) first solo show at the gallery, after having presented her work in several group shows.

“The enigma is that my body is both conspicuous and visible”. Maurice Merleau-Ponty

"L'Œil et l'Esprit (1960), chapter II

Alice Vasseur discovered monotype in 2018. One could even say that she "entered monotype", so taken was she by this technique of painting on paper, a form of single-edition printmaking, and particularly by the physical dimension that accompanies it. From applying the oil inks to the plate, through the press - which has to be activated by the strength of the wrist - to using the hands directly on the material, the production of each work involves the whole body.

So it's only natural that she should extend the gesture to the heart of the work itself: the body of work presented at the gallery is the fruit of a profound reflection on gravity, nurtured in particular by projects linking her works to contemporary dance; the artist collaborates, among others, with dancer and choreographer Thibault Eferman, with whom she completes in July 2024 a residency supported by L'académie des Beaux-Arts and La cité des Arts in Paris. 

On plain backgrounds, masses of people seem to emerge in an upward momentum, sometimes showing strength, sometimes grace, but always movement. Barely identifiable silhouettes experience weightlessness in a muted atmosphere, reminiscent of our original, eternal condition. Escaping gravity, an unseen face floats, as does a mysterious glowing sphere coiled in an open palm. Another hand induces a downward movement; protective or constraining, it accompanies an equally graceful return to the ground. Going against the grain of the Icarian quest that pits the earthly against the spiritual, Alice Vasseur seeks reconciliation in the formidably malleable density of bodies transcended by art.

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