Collection: Pierre DAQUIN

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About

Pierre Daquin est né à Paris en 1936. Il vit et travaille depuis 20 ans dans le Var.

Artiste sélectionné aux Biennales internationales de Paris de la Jeune Peinture en 1961 – 1965 – 1967 – 1969 et, parallèlement, reçu premier au concours d’admission des Manufactures Nationales des Gobelins, puis quitte le Mobilier National et fonde son propre atelier de licier à Noisy le Roy, en 1965.

Chef de file de la "Nouvelle tapisserie" dans les années 1960, il révolutionne l’autonomie de la tapisserie et élabore une grammaire stylistique inédite avec le blanc, la forme ovoïde, la 3D … ses tapisseries blanches épurées et en reliefs, évoquant les silences en ombres et lumières des déserts qui le fascinent, contribueront à le faire connaitre (Galerie La Demeure, Paris, 1970 / Arras Gallery, New-York, 1971).

En 1968, son atelier est déménagé à Saint Cyr en Arthies. Il s’établira à Paris en 1971. Au sein de l'« l’Atelier St Cyr » sont tissées entres autres les œuvres de Delaunay, Gleb, Tourlières, Grau-Garriga, Vasarely, Picasso, Klee...

Mais en tant qu'artiste, c'est au matériaux industriels qu'il s'intéresse à partir des années 1970. Ces séries sur des supports variés sont au sein de célèbres institutions de part le monde (Musée des Arts Décoratifs, Musée d'Angers, MAM Paris etc).

Daquin y travaille les concepts du Double, de la Marge, du Cadre du Vide, des Soustractions de matière allant jusqu’à l’extrême - « l’ Ombre de la Transparence » de 1984, ou l'exposition « Decorum » au Musée d’Art Moderne de la ville de Paris, en 2014.

Très présent dans les institutions mais peu montré au grand public, l'artiste engage une collaboration avec la Galerie Lazarew en 2018, avec une première exposition, Interface, qui retrace 30 ans de travail sur les matières industrielles. 

En 2022, l'exposition Alliéas présente l'impressionnante production de l'artiste entre 2018 et 2022, dans laquelle toutes ses pratiques se réconcilient, se répondent ou s’affrontent en une vivante dialectique, relançant sans cesse la dynamique d’un inépuisable renouvellement. 

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Pierre Daquin was born in 1936 in Paris. Formed as a weaver at Manufacture des Gobelins, he soon became the master of New Tapestry in the 1960's. 

He then switched his artistic approach to a constantly renewed interest in industrial materials, entering many prestigious collections like Museum of Modern Art in Paris, were he had a solo show in 1984. From 1970 to 1985, Pierre Daquin exhibited his work in famous institutions, dedicated or not to tapestry, such as the Gallery La Demeure, the Museum of Decorative Arts, the Museum of Modern Art in Paris or the Gallery of Tapestry and Textile Art in Beauvais. In 1987, he was appointed Professor of Artistic Education at the School of Decorative Arts in Strasbourg. In 2008, the Museum of Angers devoted a monographic exhibition to his paintings.

List of exhibitions

Résidence / Prix - Residency / Prize

1961/1965/1967/1969 Biennales internationales de Paris de la Jeune Peinture et concours du Mobilier National

Collections publiques - Public collections 

  • Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris
  • Musée des Arts Décoratifs de Paris
  • Musée d’Ixelles, Anvers 
  • Musée des Arts Décoratifs de Nantes
  • Frac Picardie
  • Musées d’Angers
  • ICC d’Anvers

Expositions personnelles - Solo shows

2022 « Alliéas », Galerie Lazarew, Paris 2021 « Sculpture en Fête », les dix ans de la Fondation Villa Datris, Isle-sur-la-Sorgue « Rien que des désirs », rien que des possibilités, la Galerie Lazarew fête ses 10 ans, Paris 2019/2020 « La Vie Moderne », Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris 2018 « Tissage Tressage », Fondation Villa Datris, Isle-sur-la-Sorgue  « Interface », Galerie Lazarew, Paris 

Texte

Texte 2022

Nous sommes très honorés de présenter à nouveau le travail de Pierre Daquin, 4 ans après notre première exposition en commun (Interface, 2018). Si nous avions souhaité, la première fois, rassembler des oeuvres des années 1970 à 2010, nous présentons cette fois le travail le plus récent (2019-2022) de l’artiste né en 1936. A travers son impressionnante production, il réconcilie de façon magistrale ses deux statuts d’artiste et d’artisan.

Chef de file de la nouvelle tapisserie dans les années 1960, couronné de succès grâce à ses grandes tapisseries-installations blanches, Pierre Daquin n’a ensuite eu de cesse de s’émanciper de l’image artisanale associée, à l’époque, à la tapisserie. D’abord, en présentant des tapisseries brulées dès les années 1968-69, puis en abandonnant en tant qu’artiste son travail de lissier pour se concentrer sur les matériaux industriels (carton d’emballage, caoutchouc, linoléum, vinyle, etc). Toujours, la volonté de révéler les envers invisibles, les intériorités insoupçonnées de ces matières. Il revendique très tôt le concept d’ «Art Souple», entre liquidité de la peinture et rigidité de la sculpture, incarné notamment dans son exposition « Action/Pli » présentée au Musée d’Art Moderne de Paris en 1974. 

Même dans ces pratiques, il a toujours retrouvé le fil; en témoignent les coupes de caoutchouc épais qui révèlent la présence d’un tissage ou l’effilement régulier des papiers d’emballage, qui produit des motifs répétitifs rappelant le textile.

L’usage de la brûlure, bien que non systématique, a également été récurrent dans son travail: papiers carbones qui fusionnent en de fascinants paysages, aluminium brulé et dédoublé, etc. Pour l’artiste, l’acte de brûler, loin d’être destructeur, répond surtout au désir de révéler l’essence des matières pour mieux les faire renaitre.

Et c’est précisément ce qui anime les travaux les plus récents de l’artiste, présentés dans cette nouvelle exposition. Revenant à ses premiers amours, l’artiste prend pour base les versions numérisées de tissus coptes ou de tapisseries célèbres (La Dame à la Licorne, l’Apocalypse). Largement étirés, les pixels des détails ainsi imprimés rappellent ceux des points de tapisserie; coupée en bande, tissée, tassée, brûlée, peinte, l’image retrouve une texture qui appelle une nouvelle lecture.

Dans ces travaux comme ceux sur carton ondulé, entamés à la même époque, Pierre Daquin, qui a toujours eu une pratique à la fois méthodique et ouverte aux accidents, valorise encore davantage ce qu’il appelle les « alliéas », ces aléas qu’il considère comme des alliés… et fait montre, s’il en était besoin, que la  constance de ses recherches plastiques s’accompagne d’une folle créativité qui n’est pas prête de tarir…