Avec | with : Sandrine Rondard, Reza Seyfi Zoubaran, Laurent Esquerré
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A la rentrée 2025, la Galerie Lazarew rassemble trois artistes - deux peintres et un sculpteur, pour qui la nature n’est ni motif, ni décor passif, mais matrice d’imaginaires. Chacun, à sa manière, y compose sa propre mythologie, puisant dans les mystères du vivant la matière de ses narrations.
Chez la peintre Sandrine Rondard, les scènes se déroulent souvent en pleine nature, à la tombée du jour, dans cette lumière insaisissable qui étire les ombres et transforme les bosquets en massifs énigmatiques. A la manière d’une metteur en scène, elle place ses lumières et ses personnages, parfois masqués, parfois accompagnés d’animaux, pour composer des récits où la réalité et la fiction se brouillent : la nature immuable se mue en terrain de jeu des possibles.
C’est, au contraire, en vase clos que se déroulent les scènes du peintre iranien Reza Seyfi Zoubaran: dans ces espaces confinés, éclairés à la lumière artificielle, la nature surgit là où ne l’attend pas. Tantôt en une végétation foisonnante qui ne demande qu’à déborder, tantôt en discrète plante d’intérieur qui devient indice d’un récit en cours, elle se manifeste parfois aussi sous la forme d’animaux sauvages. Elle est, en tous cas, un élément essentiel à la composition de ces fables contemporaines, miroir de nos désirs et de nos peurs.
Enfin, nous repartirons quelques céramiques du sculpteur Laurent Esquerré le long du parcours d’exposition. Ossements qui, assemblés, recomposent le vivant, animaux aux attributs humains... ses chimères poétiques proviennent d’un autre monde, celui d’une nature sacrée, rêvée, réinventée. En repensant notre lien au vivant, l’artiste envisage de nouveaux récits où l’humain n’est pas au centre, mais un des éléments d’un monde en perpétuelle métamorphose.
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In the fall of 2025, Galerie Lazarew brings together three artists - two painters and a sculptor for whom nature is neither a mere motif nor a passive backdrop, but a matrix of imaginations. Each, in their own way, constructs a personal mythology, drawing from the mysteries of the living world to shape their narratives.
In the work of painter Sandrine Rondard, scenes often unfold in the heart of nature, at dusk, within that elusive light that stretches shadows and transforms groves into enigmatic masses. Like a director, she places her lighting and her characters, sometimes masked, sometimes accompanied by animals to compose stories where reality and fiction blur. Nature, once immutable, becomes a playground for possibilities.
By contrast, Iranian painter Reza Seyfi Zoubaran sets his scenes in closed spaces: confined interiors lit by artificial light, where nature appears in unexpected ways. Sometimes as lush vegetation poised to overflow, sometimes as a discreet houseplant that hints at a narrative in progress, and at times in the form of wild animals. In every instance, nature plays a key role in these contemporary fables, reflecting our desires and fears.
Finally, scattered along the exhibition path are several ceramic works by sculptor Laurent Esquerré. Bones assembled to recompose life, animals with human traits... his poetic chimeras emerge from another realm, a sacred, dreamlike, reimagined nature. In rethinking our relationship with the living world, the artist envisions new narratives where the human is no longer at the center, but simply one element within a world in perpetual metamorphosis.