Parviz Nakhaï, la flamme de l’art
Y-a-t-il un sujet plus passionnant que la lumière ? C’est elle qui donne toute la densité au travail de Parviz Nakhai. Né en Belgique, de souche belgo-iranienne, il est antiquaire avant que d’être artiste. Animé par une insatiable curiosité, il voyage à travers d’autres pays et d’autres cultures. Mais c’est dans sa peinture que le lobe oriental et le lobe occidental communient le mieux. Une pensée picturale qui plonge ses racines dans la philosophie, la poésie persane et l’affection pour la matière, la patine. Offerte comme des paysages intérieurs, elle virevolte au-dessus des eaux ou survole des abîmes. Passé et présent semblent imbriqués dans cette écriture lumineuse irriguée de rythme et d’énergie.
Fluide, abstraite et onirique, l’œuvre de Parviz Nakhai se révèle en finesse et subtilité. Extrêmement instinctive, vivace, elle se libère de l’adhérence au monde, dépasse les frontières du fini et de l’infini, mélange les textures pour donner plus d’intensité à ce geste qui devient peinture. Variés sont les pigments qu’il utilise, les manières dont ils se tiennent et se meuvent dans une beauté éthérée et des contrastes de nuances et de profondeur. Ils captivent la lumière qui y brille d’une douceur particulière. Derrière cette patine, on devine le travail de la main, un élan puissant, une belle vigueur qui pousse l’artiste à créer. Coups de pinceau et effacements, matières pétries dans la couleur, le lin, l’argile, le sable, le parchemin, le bois ou la jute s’inscrivent dans une mouvance de combinaisons aléatoires. Nous leur devons un art fait de jeux de fixité et de mouvement, de vide et de plein, d’opacité et de lumière. Parviz Nakhai nous fait partager son amour de la vie et de la liberté.
Elisabeth Martin, novembre 2015