15 novembre - 20 décembre 2025
Vernissage : samedi 15 novembre 2025
(English below)
Timothée Gruel compose ses œuvres à la manière d’un poète, traversé par un spleen qui trouve matière à l’apaisement dans la mise en formes - au sens littéral - du monde qui l’entoure.
D’oie, doigts, le jeu de mot qu’il a choisi comme titre convoque les jeux premiers et universels où les mains se muent en créatures inquiétantes ou amusantes; les doigts deviennent oiseaux, loups, becs, les mains étreignent, indiquent, cachent, retiennent… chez Timothée Gruel, la forme et le signifié sont intimement liés, à l’instar de l’approche de Philip Guston, dont il est un grand admirateur; « C’est la forme qui, non seulement fait naître la signification, mais c’est la forme qui la fait se renouveler perpétuellement ». Timothée Gruel partage également l’idée que que la peinture est comme une maison pleine de fenêtre; elle se développe indépendamment du cadre: c’est ce qui justifie le cadrage souvent inattendu de ses oeuvres - huiles sur toiles et pastels sur papier - qu'il décide après avoir peint. D’ailleurs, les mains de l’artiste s’invitent parfois au premier plan de la toile, prolongeant la mémoire du geste dans l'objet final.
Depuis quelques années que nous suivons le travail de Timothée, nous assistons à un émouvant lâcher prise de la part de l’artiste, formé aux Beaux-Arts de Paris de 2019 à 2024, après une solide formation en dessin classique au Conservatoire de dessin de Paris - il a d’ailleurs reçu le Prix de dessin contemporain en 2023. Fin connaisseur de l'histoire de l'art, avide chercheur des manières de faire peinture, il laisse depuis quelques mois sa sensibilité prendre élégamment les rennes de sa pratique. La spontanéité et la poésie de ses tableaux récents, créés en partie à Vienne où l’artiste était en résidence début 2025, nous rend particulièrement fiers de proposer sa toute première exposition personnelle.
Timothée Gruel composes his works like a poet, imbued with a kind of spleen that finds solace through the act of giving shape - literally - to the world around him. D’oie, doigts, the play on words he chose as a title, evokes the primal and universal games where hands transform into strange or playful creatures: fingers become birds, wolves, beaks; hands embrace, point, hide, hold back. In Timothée Gruel’s practice, form and meaning are deeply intertwined, much like in Philip Guston’s approach, of whom he is an ardent admirer: “It is form that not only gives birth to meaning, but also allows it to perpetually renew itself.”
Gruel also shares the view that painting is like a house full of windows - it extends beyond its frame. This idea underlies the often unexpected cropping of his works - oil on canvas and pastel on paper - decided only after the painting is complete. Sometimes, the artist’s own hands appear in the foreground, extending the memory of gesture into the final object.
Over the years we have followed Timothée’s work, we have witnessed a moving release of control from the artist, who trained at the Beaux-Arts de Paris from 2019 to 2024, following a rigorous classical drawing education at the Conservatoire de dessin de Paris -where he received the Contemporary Drawing Prize in 2023. A fine connoisseur of art history and an avid explorer of the ways painting can be made, he has in recent months allowed his sensitivity to take graceful command of his practice. The spontaneity and poetry of his recent paintings, created in part during his residency in Vienna at the beginning of 2025, make us especially proud to present his very first solo exhibition.